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 Pylone Venaus Villarodin
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 Pylone Venaus Villarodin

Les bilans prévisionnels

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Aussi appelé « bilan prévisionnel pluriannuel », ce document de prospective couvre en alternance une période de 5, 10 ou 15 ans. Il est établi en concertation avec l’ensemble des acteurs du secteur : producteurs, fournisseurs et distributeurs d’électricité et de gaz, ONG, organisations professionnelles, universités, think tanks et institutions.

 

Bilan prévisionnel 2023-2035 : RTE éclaire les défis de la grande bascule vers une société décarbonée

 

Le Bilan prévisionnel 2023-2035 actualise la première période de Futurs énergétiques 2050, à mi-parcours de l’objectif de neutralité carbone du pays. Cette mise à jour intervient alors que plusieurs paramètres ont évolué depuis 2021 : contexte géopolitique et économique mondial (guerre en Ukraine, crise énergétique), volonté de la France de renforcer sa souveraineté industrielle et énergétique, nouvelles ambitions climatiques et de décarbonation. 

Ce rapport documente et chiffre les différents futurs énergétiques possibles, dont un chemin souhaitable qui permettrait à la France d’atteindre ses objectifs rehaussés : lutter contre le dérèglement climatique en respectant le Fit for 55 et réussir sa réindustrialisation.


Plus que jamais la sortie des fossiles s’impose comme une nécessité alors que la France consomme encore plus de 60% d’énergie fossile. Pour y parvenir, le pays doit nécessairement s’électrifier. 

Dans le Bilan prévisionnel 2023-2035, RTE étudie 3 scénarios possibles avec des rythmes différents de consommation, d’électrification des usages et de développement des énergies bas-carbone.  


Le premier scénario, le plus souhaitable, permet d’atteindre les objectifs de décarbonation accélérée et de réindustrialisation en 2030 et 2035 (scénario A). Il présente une électrification renforcée qui a pour conséquence une consommation d’électricité en augmentation. Elle pourrait ainsi atteindre entre 580 et 640 TWh/an en 2035 (contre 460 TWh aujourd'hui) pour atteindre les objectifs fixés. Une hausse tirée notamment par la mobilité légère et lourde, l’industrie ou encore les data centers dans le tertiaire.
Le deuxième scénario, quant à lui, permet d’atteindre les objectifs climatiques et de réindustrialisation avec un retard de 3 à 5 ans (B). Enfin le troisième scénario décrit un environnement de « mondialisation contrariée », dans lequel les tensions macroéconomiques et géopolitiques se prolongent durablement. (C). 

En empruntant le scénario A, la France a les moyens d’atteindre ses objectifs rehaussés en 2030 et 2035, si elle mobilise 4 leviers : efficacité énergétique, sobriété, énergies renouvelables et nucléaire. Le Bilan prévisionnel montre qu’il est possible de jouer sur les curseurs mais qu’aucun levier ne peut être abandonné. Pour minimiser les risques d’atteinte partielle de nos ambitions, il est nécessaire de les activer dès à présent. 

  • Efficacité énergétique : en complément de la performance des équipements, le volume et l’efficacité des rénovations thermiques dans les bâtiments doit augmenter. Cela permettrait d’économiser entre 75 et 100 TWh par an, ce qui constitue un réel défi. 
  • Sobriété : la poursuite des « gestes simples » engagés par les Français cet hiver est un levier important qui permettrait d’économiser jusqu’à 25 TWh en 2035, c’est l’hypothèse retenue. En juin 2023, l’enquête RTE et IPSOS montrait néanmoins qu’une modification plus profonde de certains comportements reste incertaine. 
  • Développement des énergies renouvelables : une accélération importante de la production d’électricité renouvelable est nécessaire dans tous les scénarios : entre 270 TWh minimum et, si possible, jusqu’à 320 TWh. Plusieurs rythmes d’accélération des différents moyens de production renouvelables ont été testés mais freiner sur l’un (solaire, éolien terrestre et offshore) oblige à accélérer d’autant sur les autres, tout en réduisant les marges. 
  • Disponibilité du nucléaire : l’enjeu est de retrouver des niveaux de disponibilité et de production nucléaire supérieurs à ceux des dernières années, en visant 400 TWh de production nucléaire annuelle. Néanmoins, tabler sur un volume moyen de production de l’ordre de 360 TWh à l’horizon 2030-2035, en intégrant l’EPR de Flamanville, est une hypothèse prudente et atteignable. 

 

Dans les prochaines années, la sécurité d’approvisionnement va s’améliorer grâce à une meilleure disponibilité du nucléaire, au déploiement des renouvelables et aux efforts des Français en termes de sobriété. Le système électrique aura besoin de « flexibilités » : développer la modulation de la demande et les batteries constituent un axe prioritaire, permettant de gagner environ 5 GW de marge. D’autres besoins de (« flexibilité longues ») émergent également.
La poursuite du développement des interconnexions avec les pays voisins pourra permettre à la France de demeurer une grande exportatrice d’électricité bas-carbone, contribuant à décarboner ses voisins et à améliorer la balance commerciale.

L’électrification des usages permet, en outre, de limiter la consommation de pétrole et de gaz et de faire baisser le déficit commercial correspondant, en se traduisant par une économie d’environ 190 milliards d’€ de dépenses consacrées aux énergies fossiles d’ici 2035.  
Ces défis nécessitent des investissements massifs. D’ici à 2035, il faudrait ainsi tripler les investissements, de 25 à 35 milliards d’€ par an, pour la production et les capacités de flexibilités. Le coût brut de long terme de production du MWh devrait en revanche rester contenu, c’est à dire du même ordre qu’aujourd’hui. 

En réactualisation de ses études antérieures, pour tenir compte de nouveaux cadres européens qui prescrivent une bascule plus rapide vers les solutions électriques, RTE a étudié les principales transformations dans les secteurs :

  • de l’industrie : la France a les moyens de nourrir sa double ambition de réindustrialisation et de décarbonation de l’industrie grâce à une électricité décarbonée et compétitive, à condition que les grandes zones d’implantation bénéficient des infrastructures nécessaires ; 
  • du chauffage : le développement des pompes à chaleur, en remplacement des chaudières à fioul et au gaz fossile, réduit significativement les émissions de gaz à effet de serre du pays, même en intégrant les effets induits. Cela a un effet sur la pointe, absorbable par le système électrique ; 
  • de la production d’hydrogène : des quantités importantes d’hydrogène sont nécessaires pour décarboner certains usages, ce développement en France requiert des quantités importantes d’électricité compétitive bas-carbone ;
  • et du transport : la perspective de développement du véhicule électrique se confirme pour les véhicules légers et se renforce pour le transport lourd nécessitant une nouvelle infrastructure de recharge et son pilotage.    
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