Un programme de 1,6 Md€
2000 (2,4 Md€
2017) sur quinze ans
L’approbation de la politique de sécurisation mécanique marquera un nouveau départ pour les grands travaux
d’ingénierie et la gestion de projets à RTE, créant un véritable élan au sein des équipes. Il s’agit
à présent d’identifier
les lignes à renforcer
et de définir sur cette base un schéma national qui s’appellera le
réseau cible sécurisé. Une lourde tâche à laquelle participe
Patrick Auzary, alors responsable de la gestion prévisionnelle au CNES. Il faut également définir
les traversées à sécuriser
sur des ouvrages qui n’appartiennent pas nécessairement au réseau cible.
Identifier les lignes à renforcer
L’identification des liaisons est réalisée au cas par cas. La définition de l’optimum intègre la connaissance
technique des ouvrages (leur état et leur aptitude à accepter un kit de sécurisation) afin de déterminer
le chemin optimal à emprunter pour alimenter un poste de façon sécurisée. Et en la matière, le chemin
le plus court en apparence n’est pas toujours le meilleur, car il peut se révéler très coûteux !
Elles concernent environ 8 000 portées à surplomb :
• Routes avec un trafic supérieur à 6 000 véhicules / jour,
• voies ferrées électrifiées à 2 voies ou plus,
• zones d’habitations de 10 maisons ou plus.
Le réseau cible sécurisé 400 kV
Dès 2001, la mobilisation des équipes de RTE permet de définir le squelette du réseau à sécuriser pour
les différents niveaux de tension du réseau exploité par RTE, et ce de manière à assurer la sûreté
de fonctionnement du système électrique ainsi que l’alimentation des postes de gestionnaires de réseau
de distribution et de clients industriels par une file de lignes sécurisées depuis le réseau 400 kV.
__
Les postes concernés sont ceux assurant l’une des fonctions suivantes :
l’évacuation de la production d’un site à enjeu fort vis-à-vis du fonctionnement du système électrique : site
nucléaire, site de puissance installée supérieure à 500 MW,
l’alimentation de l’une des sources externes d’un site nucléaire à deux tranches,
l’alimentation d’un gestionnaire de réseau de distribution,
l’alimentation d’un client industriel raccordé directement au réseau RTE.
« Quelques mois après la tempête, j’ai participé à la définition du réseau cible sécurisé. La
première question que nous nous sommes posée était de savoir comment réaliser cette étude, avec
quelle méthodologie ? Il s’agissait en effet d’explorer de nouvelles études jamais réalisées
auparavant : à quoi pourrait bien ressembler un réseau « minimum » ? quels
critères prendre en compte : la sûreté nucléaire, la stabilité du réseau, l’alimentation des
grandes métropoles mais aussi des services vitaux, etc. ? La combinatoire était large ! Nous
avons travaillé avec les experts de la stabilité du réseau et avons utilisé tous les modèles
disponibles à l’époque, qu’ils soient statiques ou dynamiques. Beaucoup de discussions se sont
engagées autour des ouvrages, chacun apportant son historique des situations vécues sur le réseau.
Le choix des ouvrages s’est effectué pour moitié sur la base des études qui ont défini les lignes
indispensables, et pour moitié sur les avis et vécus des dispatcheurs.»
—
Patrick Auzary
La sécurisation mécanique
SM3
Mise en conformité des supports à faible marge – Il s’agit des pylônes de types A4K,
B1L, C1L, C4K, G4K, H1L dits « à faible marge », car ce sont des supports
utilisés à la limite de leur tenue mécanique
SM4
Mise en conformité des fondations à risques : massif foré, pieux Müller
EL2
Mise en conformité des traversées boisées (tranchées forestières en zones boisées)
SM7
Insertion des dispositifs anti-cascades
SM8
Sécurisation complète des lignes
SM9
Sécurisation des traversées de voies de communication et des surplombs des zones d’habitations
La sécurisation mécanique comporte un premier ensemble de
mesures qui vise la remise à niveau du réseau. Il inclut des opérations de reprise de fondations,
le renforcement à l’aide de kits adaptés de pylônes dits « à faibles marges » ou l’élargissement
des tranchées forestières. Un élargissement dont la nécessité est apparue clairement suite aux dommages
causés par la végétation lors des deux tempêtes de 1999.
G : distance de Garde | B : distance de balancement | D : distance
totale
Mais le plus gros des actions consiste à prévenir l’effet « cascade » observé en 1999 et à
sécuriser les ouvrages sélectionnés sur le réseau pour qu’ils puissent résister aux nouvelles pressions
de vent ou de neige collante. Les équipes vont devoir calculer le dimensionnement de chaque ouvrage
pour estimer les travaux et les coûts correspondants : renforcement de pylônes à l’aide
de kits, renforcement de fondations, remplacement de supports. Il faut aussi sécuriser les traversées
d’axes routiers et ferroviaires, comme celles des zones d’habitations. Un impératif qui dépasse le
seul réseau cible sécurisé pour s’appliquer à l’ensemble du réseau de transport.
Le CNER spécifie les techniques à mettre en œuvre, parmi lesquelles les
dispositifs anti-cascade. Il rédige un à un les modes opératoires destinés à l’ingénierie
en charge de leur dimensionnement. La mise en place de ces dispositifs concerne ainsi, notamment,
plus de 6000 pylônes pour les lignes 400 kV…
La sécurisation des lignes à l’aide de pylônes anti-cascade
La mise en place de ce type de support vise à stopper, en cas d’avarie sur les lignes 150
kV, 225
kV et 400
kV, une éventuelle chute en série des supports, appelée « cascade ». Pour cela,
un support anti-cascade est implanté tous les 10 supports (soit tous les 5 km). Il est renforcé
afin de résister à une rupture complète des câbles, que celle-ci arrive d’un côté ou de l’autre du
support.
À chantier hors normes…
La consignation
Suite chronologique d'opérations indispensables et réglementées (suivant la norme NF C18-510 en France), qui permettent d'assurer
la sécurité du personnel et du matériel avant toute intervention sur une installation électrique,
sur des équipements hydrauliques, pneumatiques ou mécaniques, des circuits de fluides, des sources
de rayonnements ionisants ou lumineux, etc. La consignation d’une ligne électrique comprend sa
mise hors tension, ce qui la rend indisponible pour le transport de l’électricité.
Dès 2002, on passe à une échelle industrielle. Le déploiement simultané de dispositions dans bon nombre
de domaines va constituer la clé de succès du programme de sécurisation mécanique et contribuer à
forger la personnalité de RTE.
Sur le terrain, on s’organise. Il faut consigner le réseau pour mener à bien les travaux. Trouver
les créneaux de
consignation n’est pas une mince affaire pour les équipes planification. Des axes doubles 400 kV
jusqu’alors jamais consignés le sont plusieurs fois.
Philippe Baudoux, à l’époque chef de projets à Normandie-Paris, témoigne.
« À Normandie-Paris, des actions concrètes sont mises en œuvre. Il y a besoin d’études et de
développements de kits. Nous engageons des étudiants pour répertorier les pylônes par famille.
Pendant 1 à 2 mois, ils lisent les carnets de piquetage, afin de connaître le patrimoine. Nous
prenons les consignations 400 kV sans connaître les travaux à réaliser et nous obtenons
la consignation de Barnabos Penly. Il faudra être prêt pour les travaux ! »
—
Philippe Baudoux
… solutions hors normes !
Parmi les nombreuses actions à mener, il faut conclure avec les propriétaires des terrains concernés
des conventions permettant
l’élargissement des tranchées forestières. RTE engage le plus rapidement possible
les discussions avec chacun et les travaux sur le terrain. De nombreuses conventions seront
ainsi signées en l’espace de quelques mois.
Intervenir sur les lignes aériennes, c’est d’abord les connaître individuellement, dans le détail.
Un énorme travail de récupération des données descriptives du patrimoine lignes est lancé.
Très rapidement, les équipes de RTE se rendent compte qu’elles ont besoin de partager leur
connaissance. Des tablettes sont mises à disposition des équipes de maintenance pour compléter
les données depuis le haut des pylônes. La mise en œuvre d’un outil permettant de stocker
les données devient urgente. Après un passage en revue des logiciels existants, on s’oriente
vers une solution développée à Lyon pour répondre aux besoins exprimés par les équipes pour
décrire les données. Adopté au plan national, il deviendra l’INFOLIGNE encore utilisé par
RTE pour capitaliser les informations issues des études et travaux de la sécurisation mécanique,
comme évoqué par
Marie-Françoise Raveneau, pilote opérationnel national de la sécurisation mécanique.
« Nous avons mis en œuvre avec les régions une méthodologie permettant la mise à
jour d’INFOLIGNE. Avec le CNER, nous avons engagé des injections en masse de données
destinées à gagner du temps. Le mode opératoire consiste à saisir les études et les
travaux de la sécurisation mécanique. Cette action devrait permettre la mise à jour
de l’outil avant l’achèvement du programme de sécurisation mécanique en 2017 »
—
Marie-Françoise Raveneau
La grande diversité des pylônes contraint les équipes du CNER à développer et faire fabriquer autant de
kits de sécurisation
que de modèles de pylônes.
Philippe Letscher, alors responsable du domaine mécanique à la division Pylônes
du CNER et contributeur RTE majeur à l’élaboration de l’arrêté technique 2001, supervise
la mise en place d’une véritable organisation industrielle pour le développement de ces kits.
« Les études de développement des kits s’effectuent au CNER, puis en régions. La
« plateforme » de sécurisation mécanique, mise en place mi-2001, fonctionnera
jusqu’à mi-2003. Ces sessions de formation initialement prévues pour les salariés
de RTE durent 4 mois, dont 3 mois pleins au CNER. Elles seront ensuite étendues aux
salariés des entreprises sous-traitantes. Le contenu de ces formations est le calcul
du pylône au niveau théorique et applicatif avec la production de kits de renforcement.
On y a ajouté ensuite les études de lignes et la formation à l’outil PLS-CADD. Chaque
session est constituée de 7 à 10 stagiaires. Mi-2003, on passe en phase d’industrialisation,
les référents régionaux sont formés et deviennent appuis pour leurs collègues en
régions. Chaque région développe des kits selon le livret conçu par le CNER avec
le modèle, les plans de fabrication, le métré des kits, les difficultés de mise en
œuvre et le coût du kit. Ensuite, ce dossier est validé par le CNER. »
—
Philippe Letscher
Les kits de sécurisation des pylônes
Les équipes de RTE ont développé 180 kits génériques de renforcement des pylônes.
barres à ajouter
barres à remplacer
TOWER et PLS-CADD
Jusqu’à l’acquisition du logiciel TOWER auprès de Power Line Systems au mois de mai 2000 et de PLS-CADD, le calcul des lignes
s’effectue encore à l’aide de CARNET et de ELIANE-VENUS. Mais ces outils montrent leurs
limites, alors même que les équipes du CNER dédiées à la reconstruction des ouvrages
ont besoin de puissants moyens de calcul pour mener à bien le programme de sécurisation
mécanique. TOWER leur offrira l’avantage d’un outil de calcul des structures métalliques
parfaitement adapté aux pylônes treillis et d’une interface plus visuelle. PLS-CADD leur
permettra d’effectuer des calculs aussi bien pour le dimensionnement d’ouvrages neufs
que la remise à niveau d’ouvrages existants.
Il s’agit aussi de développer rapidement les ressources et le savoir-faire de l’ingénierie sur
de nouvelles activités. Dans les années 1990, le réseau français de transport de l’électricité
tel que nous le connaissons aujourd’hui était pour l’essentiel en service. Progressivement
moins sollicitée, l’ingénierie avait vu ses ressources adaptées en conséquence. L’activité
« études » utilise des outils de calcul comme CARNET ou ELIANE-VENUS, inutilisables
pour la sécurisation mécanique car conçus pour les ouvrages neufs. Il faut donc disposer
de moyens de calcul à la hauteur des besoins. De nouveaux outils adaptés sont achetés sur
étagère. Il s’agit de
TOWER et PLS-CADD, auxquels sont formées les équipes. L’arrivée de ces nouveaux outils
de calcul des ouvrages aura un effet de levier considérable sur l’efficacité de RTE, comme
le rappelle
Olivier Rieffel, alors responsable du pôle Expertise lignes.
« L’arrivée de Tower et de PLS-CADD amène la création des plateformes sécurisation
au CNER pour former les salariés de RTE et des entreprises pendant plusieurs semaines.
Ces formations communes permettent d’avoir le même langage, le même regard et de
trouver des solutions communes face aux difficultés. Ceci est une belle réussite
qui a permis de créer des liens très forts entre les participants, liens toujours
présents. »
—
Olivier Rieffel
Les entreprises auxquelles fait appel RTE
CHARIGNON
FAMAR
BRILLARD ET CHOIN
GEIE AE : EQOS ENERGIE FRANCE, ATLANTIQUE ETUDES
BOUYGUES ES
EIFFAGE ENERGIE T&D
GIE HEI : HECLA, ETA, INGEDIA BEP
GIE INEO RHT ETUDES : INEO RHT, INEO RHT LS
GIE L.O.S.E. : LAGLASSE et OMHOVERE, SERPOLLET, ETPM
GIE OMEXOM ETUDES ET LIAISONS HTB : EEE, BETCO, SARRASOLA,
CEGELEC NORD-EST, CEGELEC CENTRE-EST, SCIE THT
GIE SAG THEPAULT VIGILEC : SAG-THEPAULT, VIGILEC
GIE GEOTEAM France : GEOCET, CTEAM
EIFFAGE ENERGIE
GME SLEH
EQOS ENERGIE
HELCOM
LEBAG
SEMI France
GMES ICI : CONSORZIO ITALIA 2000, INABENSA
GMES IC : CTEAM LIGNE AERIENNE SAS, FABRICOM, INEO RHT
GIE OMEXOM
GMEC BTS : BOUYGUES ES, SAG-THEPAULT
BOUYGUES
EGERI
MCCF
OMEXOM EEE
SEFI INTRAFOR
SPIE FONDATIONS
Témoignage de Hecla
Entreprise d’études d’ingénierie dans le domaine des lignes aériennes
« Avant 2006, les prestations sont très ciblées : développement de kits et saisies des données dans PLS-CADD. L’évolution des marchés à partir de 2006-2009 rend l’étude plus importante. L’objectif est la sécurisation de lignes avec la réalisation de la totalité des études. L’intervention de l’entreprise intègre alors des prestations comme les études géotechniques. Le rôle de conseil devient prépondérant, le bureau d’études passe de l’application au conseil. »
Témoignage de Eiffage
Entreprise d’études d’ingénierie dans le domaine des lignes aériennes
« Chaque nouveau bordereau amène un coefficient de productivité. Le prix devient imposé et très serré. À la signature du marché, le volume est garanti et le montant des travaux assuré. Un travail commun s’engage entre le responsable d’affaires Eifffage et le manager de projets RTE pour établir le prix, faire la reconnaissance sur le terrain, définir les études particulières et les modes opératoires. »
Témoignage de Spie Fondations
Entreprise d’études sur les fondations
« Concernant l’évolution des marchés, 2000 a été l’année de la mise en sécurité, 2001 celle des premières études de sécurisation, puis les chantiers sont montés en puissance jusqu’en 2011. »
L’expertise CNER et la direction des Achats élaborent de nouveaux marchés études et travaux spécifiques à la politique de
sécurisation mécanique.
Michel Dubreuil, directeur Développement & Ingénierie jusqu’à début 2017, se rappelle
de leur mise en œuvre. Les premiers marchés seront passés annuellement sur la base de bordereaux
détaillés – avec, par exemple, décompte des barres et boulons –, les suivants le seront sur
une base triennale, dans une logique de forfait avec obligation de résultat. C’est cette
logique qui inspirera plus tard la conception des marchés de travaux pour le renouvellement
des lignes aériennes RTE. À l’épreuve du terrain,
les entreprises auxquelles fait appel RTE deviendront ainsi de véritables partenaires,
à l’image de
Hecla
, de
Eiffage et de
Spie Fondations.
« Le lancement de la sécurisation mécanique se fait lentement au départ. Le directeur
financier s’inquiète de dépenses faibles de l’ordre de 20 millions d’euros en avril
pour un budget annuel de 100 millions. Il faut donc accélérer en interne et créer
des marchés nouveaux avec nos entreprises prestataires. Pour cela, elles doivent
monter en compétence et nous les associons à nos propres plateformes d’apprentissage.
Pour négocier les prix avec un volume important, nous créons des articles de prix
et des unités d’œuvre fondées sur nos premiers retours d’expérience et nous mettons
en concurrence les entreprises françaises et les entreprises les plus perfomantes
des pays voisins : Espagne, Luxembourg, Suisse… La hausse des volumes des
marchés nécessite des embauches et des acquisitions de matériel au sein de chacune
de ces entreprises. RTE garantit des volumes. Nous passons de marchés annuels à des
marchés triennaux. Les coûts des unités d’œuvre sont régulièrement actualisés et
nous progressons en performance. Simultanément, la chaîne interne de l’ingénierie
est renforcée, notamment le contrôle des travaux, afin de garantir l’équité, la qualité
et la sécurité sur les chantiers. Il est fondamental de mesurer la qualité des prestataires
sur l’ensemble de la France et de communiquer les résultats à l’ensemble des acteurs
pour progresser. »
—
Michel Dubreuil
Et en cas de nouvelle urgence ? L’un des trois objectifs de la sécurisation mécanique consiste
à rétablir en cinq jours au plus les services de base liés à la continuité d’alimentation
à la suite d’événements climatiques importants. RTE se dote d’une organisation spécifique.
Toutes les équipes lignes doivent ainsi être en mesure de mobiliser, en moins d'une demi-journée,
un Groupe d'intervention prioritaire (GIP). Il est composé de salariés entraînés, munis des
engins et des matériels pour intervenir sur le terrain au plus vite. Le GIP peut faire aussi
appel au développement ingénierie pour les calculs mécaniques ou électrotechniques et, le
cas échant, aux hélicoptères du
STH
Service des Travaux Héliportés.
Un GIP est doté de matériels facilement transportables (modules en conteneurs) et de moyens
innovants, comme les
mâts Lindsey, comme l’explique
Didier Anselme, contremaître maintenance liaisons aériennes. Des chantiers d’entraînement
et des exercices en situation de plus ou moins grande envergure sont régulièrement organisés.
Les mâts Lindsey
Ils permettent de dévier provisoirement une ligne à très haute tension sur une longueur pouvant
atteindre 5 000 mètres – soit la distance séparant 2 pylônes anti-cascade – en l’installant
sur des mâts pour la durée des travaux de modification ou de réparation de la ligne.
Diaporama Ligne 400
kV Champagnier-Vaujany 1&2
Remplacement du pylône 21 avec portique LindseyÉtapes du mode opératoire
17/04/2015
Situation pylône 21 lors de la réalisation des aménagements
10/06/2015
Levage à l’avancement du portique Lindsey (hors consignation)
19/06/2015
1 phase transférée sur portique Lindsey
2ème phase en cours de transfert
19/06/2015
2 phases transférées sur portique Lindsey
23/06/2015
2 phases transférées sur portique Lindsey
3ème phase en cours de transfert
23/06/2015
3 phases transférées sur portique Lindsey
24/06/2015
3 phases transférées sur portique Lindsey
Chevalet câble de garde et console supérieure déposées
17/07/2015
3 phases transférées sur portique Lindsey
Ancien pylône déposé - Nouveau pylône levé - Mise sur pinces terne 1
en cours
29/07/2015
3 phases transférées sur portique Lindsey - Ancien pylône déposé - Nouveau pylône levé
Terne 1 en service - Console inférieure terne 2 installée
29/07/2015
3 phases transférées sur portique Lindsey
Terne 1 en service - Consoles inférieure et supérieure terne 2 installées
29/07/2015
3 phases transférées sur portique Lindsey
Terne 1 en service - Consoles inférieure et supérieure terne 2 installées
29/07/2015
3 phases transférées sur portique Lindsey - Terne 1 en service
Consoles inférieure et supérieure + chevalet câble de garde terne 2
installés
29/07/2015
Consoles inférieure et supérieure + chevalet câble de garde terne 2 installés
Ripage câble de garde terne 2 en cours
29/07/2015
Consoles inférieure et supérieure + chevalet câble de garde terne 2 installés Ripage câble de garde terne 2 en cours
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« En 2006, lors de la création des Groupes d’intervention prioritaire, l’équipe
ligne est dotée d’une liaison provisoire Lindsey 600. Il s’agit d’un matériel
nouveau dont le but est de pouvoir être transporté à dos d’homme. Les éléments font
2,70 m de long et pèsent 70 kg. Un exercice grandeur nature est réalisé
pour l’entrée en coupure du poste de Montagny. Chaque équipe régionale de maintenance
de la région participe à la mise en place d’un mât Lindsey. »
—
Didier Anselme
Les régions s’organisent avec des équipes dédiées à la sécurisation mécanique. Cette dynamique
se traduira par la création de pôles permettant de partager les hypothèses, les solutions
et les échéances. Phillippe Baudoux est nommé chef du pôle sécurisation mécanique de Paris,
à la tête d’une équipe dédiée de 14 personnes. Sa mission : la gestion de projets,
mener les études et en effectuer le contrôle.
Olivier Rieffel, pour sa part, est nommé chef du pôle sécurisation mécanique de
Toulouse. Un facteur clé de succès est la définition de processus pour encadrer les activités,
comme le souligne
Jacques Tassy, alors chef de pôle à Marseille. Pilote régional de la politique de
sécurisation dans un pôle qui regroupe une dizaine de personnes à Lyon,
Joseph Di Francesco souligne l’importance d’une vision globale des études et travaux
à mener pour activer tous les leviers d’action et maîtriser les coûts.
« Dès 2003, Michel Dubreuil comprend la difficulté de travailler avec des chefs
de projets dispersés dans plusieurs entités. Il demande un regroupement dans une
entité. Le pôle sécurisation mécanique est créé en 2006. Il fait suite aussi à une
augmentation de la production et des budgets demandés par le national. Ce pôle permet
permet d’industrialiser les études et les travaux, d’avoir une même cohérence dans
tous les projets. Ses salariés sont sensibilisés aux échéances, à la réussite des
projets, ils ont un objectif commun. »
—
Olivier Rieffel
« Nous avons cherché à anticiper au maximum les études pour être plus agiles sur
la programmation des travaux. Dans un objectif d’efficacité, les études étaient lancées
l’année N pour contractualiser les travaux en fin d’année et lancer la réalisation
en année N+1. Ceci a apporté plus de facilité pour la gestion du budget et des consignations.
La contractualisation des travaux le plus rapidement possible permet d’étaler et
de lisser l’activité des monteurs dans les périodes plus calmes. »
—
Jacques Tassy
« Le regroupement des managers de projets dans un pôle dédié permet l’industrialisation
des projets. Le pôle est très actif, il réalise beaucoup de commandes, « c’est
la valse des parapheurs » pour l’assistante. Il y a beaucoup d’entraide entre
managers de projets car les projets sont de même type. En 2011, le pôle réalise 10
millions d’euros de travaux, à partir de 2012, il passe à 30 voire 40 millions d’euros.
La synergie dans le pôle permet d’aller plus vite. Mais réaliser ces travaux et ces
montants budgétaires importants nécessite de traiter tous les aléas en même temps.
Il faut que tout le monde soit en ordre de marche. Chaque chef de projets traite
entre 10 et 15 projets simultanément. »
—
Joseph Di Francesco
Mener un chantier de quinze ans, c’est mettre en place une organisation aussi robuste
que la démarche de sécurisation elle-même. Et cela commence par la désignation :
d’
un pilote stratégique chargé de fixer les orientations et d’organiser le
déploiement de la politique. Jean-Yves Broyelle nomme Jean-Michel Bigi, premier
pilote stratégique de la sécurisation mécanique ;
de pilotes régionaux, responsables tant de la constitution du réseau cible
sécurisé que de la définition des études et travaux à mener. Au début, il s’agit
de déterminer les gisements à traiter : la première échéance fixée
au titre de la sécurisation mécanique est l’élargissement des tranchées sur trois
ans. Dans le même temps, il leur faut lancer les études préalables à l’engagement
des travaux de renforcement des ouvrages.
Le pilote stratégique amène à une compréhension partagée. Il réunit régulièrement les
pilotes régionaux pour expliquer la stratégie, éclairer les enjeux. Il impulse la
collaboration entre tous et la mise en commun des bonnes pratiques. Les ordres du
jour s’articulent autour de problématiques techniques et politiques, de tenue des
budgets et plannings à l’aide d’indicateurs. Sur ce sujet, le premier travail de
Sophie Chabin, pilote régional de la sécurisation mécanique à Lille, à partir
de l’été 2007, a consisté à faire le point sur le « reste à traiter ».
Elle révise le schéma de sécurisation mécanique avec les équipes en charge du développement
du réseau. Ensemble, ils reconstruisent le réseau cible en identifiant les ouvrages
à sécuriser en priorité et en y intégrant les ouvrages neufs et les travaux en cours
sur les lignes. Avec l’aide de l’équipe cartographique, elle constituera la première
carte du réseau sécurisé qui permettra d’obtenir une vision précise du réalisé, utilisant
les fonctionnalités du système d’information géographique (SIG). Ces cartes seront
mises à jour au fil de l’eau et transmises annuellement à la tutelle.
« Dès la première réunion nationale, le ton était donné : « on
arrête les beaux diaporamas de présentation et on passe à la remontée des vrais
chiffres ! », car il y avait une réelle difficulté sur les indicateurs.
Le problème était à l’époque que nous ne disposions d’aucun outil permettant
de réaliser un reporting adapté. J’ai dû reprendre l’historique de tous les avant-projets
détaillés de sécurisation mécanique et croiser toutes les informations pour mettre
en place un tableau de bord qui donnerait la vision d’où on était. Cela a nécessité
3 à 4 semaines de travail, en raison de la complexité de la tâche. Beaucoup de
questions se posaient sur la façon d’aborder les choses : quels chiffres
retenir ? Quelles remontées ? Les indicateurs étaient très nombreux : pylônes,
lignes, files de pylônes sécurisés par sous-politique… Il fallait bien les interpréter,
alors même que les objectifs avaient déjà évolué concernant les pylônes anti-cascade,
les lignes sécurisées, les fondations à risque, etc. En outre chaque région effectuait
sa remontée tous les trimestres, avec son propre tableau ! ».
—
Sophie Chabin