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Le retour à la normale




Plus souple

piloter, c'est aussi savoir s'adapter

Le retour d’expérience des travaux menés au cours des premières années, les évolutions de réglementation, les événements météorologiques – les épisodes de vent en particulier – auxquels les ouvrages déjà sécurisés ont été exposés et les études d’optimisation du CNER vont faire évoluer les choses. Il en va de même des innovations émanant des opérationnels sur le terrain, des fournisseurs et des experts.



Les pilotes stratégiques
de la sécurisation mécanique



  • Jean-Michel Bigi
  • Olivier Grabette
  • Stéphane Duburcq
  • Isabelle Debaudringhien
  • Phillipe Strada
  • Jean-Michel Bigi (Jusqu'en 2007)
  • Olivier Grabette (Jusqu'en 2011)
  • Stéphane Duburcq (Jusqu'en 2014)
  • Isabelle Debaudringhien (Jusqu'en 2016)
  • Phillipe Strada (Jusqu'en 2017)


Les évolutions de la politique
de sécurisation mécanique



Les évolutions de la politique de sécurisation mécanique


2007 : la mise en œuvre de la politique livre ses premiers enseignements

Au cours des premières années, la sécurisation mécanique monte en puissance de manière progressive, avec un budget alloué par an d’environ 95 M€. En 2007-2008, les équipes du CNER passent au crible l’expérience acquise depuis 2001. Elles prennent en compte les enseignements tirés des épisodes climatiques survenus pendant les premières années. Conclusion ? En l’absence de toute modification de la politique, la sécurisation des lignes haute et très haute tensions ne sera achevée qu’en 2024… Mais peut-on conserver l’objectif de 2017 avec la même enveloppe financière ? C’est la question qui se pose, parmi beaucoup d’autres, lorsque Louis Graine, pilote opérationnel du programme de sécurisation mécanique, se penche sur les questions de coût.
La révision de la politique opérée au 1er semestre 2008 conduit à des évolutions de périmètres. Parmi celles-ci, la limitation des dispositifs anti-cascade aux lignes 400, 225 et 150 kV – les lignes haute tension étant considérées comme intrinsèquement anti-cascade.

« L’application des hypothèses de l’AT 2001 sur les réseaux 63/90 kV nous aurait donné un réseau HTB1 plus robuste que les réseaux de tensions supérieures 225 kV et 400 kV. L’apport technique d’Hervé Ducloux a permis une réorientation technique de la politique. La sécurisation des supports 63/90 kV en zone de vent normal a été arrêtée et les sommes économisées ont été réorientées compte tenu de l’extension des zones de vents forts, comme celle qui va de la Côte d’Opale jusqu’à Lille, le Languedoc-Roussillon avec le vent d’autan, Bordeaux et son estuaire, et le couloir rhodanien jusqu’à Givors dans la Vallée du Rhône. […] La tempête Klaus de 2009 a montré l’impossibilité de sécuriser les lignes en zones forestières dans les Landes, de créer des tranchées forestières suffisamment larges pour éviter des chutes d’arbres et de pratiquer des coupes étagées qui engendreraient trop de perte de profit pour les exploitants. Il fallait donc chiffrer pour ces zones une solution en souterrain, solution qui sera retenue. »

Louis Graine

La prise en compte des nouvelles normes européennes (Eurocode) de dimensionnement des constructions permet en 2010 de revoir les dispositions techniques à mettre en œuvre pour les lignes 63/90 kV équipées de pylônes treillis situées en zones de vent normal. Celles-ci seront dès lors considérées comme intrinsèquement sécurisées.

En 2010, RTE devient propriétaire de près de 4 000 km de lignes aériennes appartenant initialemement à la SNCF. C’est un changement de périmètre qui influe directement sur le réseau cible sécurisé.

En parallèle, le programme de sécurisation mécanique tient compte des enseignements liés aux différents épisodes climatiques qui ponctuent la période de 2002 à 2017. Le retour d’expérience est globalement positif car il montre, au fur et à mesure des années, des lignes sécurisées qui tiennent aux conditions de vent équivalentes à celles de 1999. L’analyse fine des phénomènes climatiques permet ainsi de consolider les hypothèses.
Elle révèle également quelques points faibles à corriger. Ainsi, même si la tempête Klaus de 2009 confirme la pertinence des dispositions techniques prises pour les lignes 63 et 90 kV, elle montre qu’un certain type de fondations - inadapté au terrain dans lequel il est implanté - fragilise le réseau. Un rencensement de ces fondations est réalisé et des travaux de reprise sont inscrits au programme.
Xynthia, l’année suivante, attire l’attention des ingénieurs de RTE sur des problèmes de corrosion de lignes appartenant au réseau cible sécurisé.
Lors de l’épisode de neige collante de mars 2012 sur la ligne Avelin-Épinette, la complexité de la configuration du terrain rend difficile le rétablissement de l’alimentation en 5 jours. Les configurations délicates de réseau sont alors repérées et des équipes mixtes d’ingénierie et de maintenance recherchent des solutions au cas par cas.

Après une période de démarrage et de montée en puissance, le programme de sécurisation mécanique est réévalué pour tenir compte des observations et analyses de l’expertise. Les montants à engager doublent presque sur la période 2009-2014, passant de 95 M€/an à 180 M€/an. L’enveloppe globale du programme, révisée à la hausse, passe à 2,4 Md€ 2007 (soit 2,8 Md€ 2017). Les objectifs poursuivis sont ceux fixés à l’origine avec une terminaison toujours prévue fin 2017.

Tout au long de ces 15 ans, l’innovation est au rendez-vous. Quelques exemples :



  •  de nouveaux modes opératoires sont mis en place par les régions, comme à Nantes, où est créée une béquille pour gagner du temps de consignation ;
  •  du côté des fournisseurs de RTE, des moyens originaux, comme les engins de construction 8x8, sont utilisés pour accéder directement aux chantiers. Ils permettent de faire l’économie de pistes d’accès aux pylônes, coûteuses et sans valeur ajoutée ;
  • Schéma de demi-dalle
  •  diverses solutions techniques inédites de renforcement des fondations, comme les demi-dalles sont utilisées pour les consolider à moindre coût ;
    Demi-dalle grillagée Demi-dalle bétonnée



  •  des modes d’organisation évolutifs comme l’entraide entre centres régionaux sur la période 2010-2014 permettent la tenue des échéances ;
  •  toujours à titre d’exemple, des modes de structuration de l’activité orientés vers une économie des temps passés en gestion de projet sont mis en place avec, notamment, la constitution de programmes d’études et de travaux de sécurisation mécanique.



2014-2017 : un pilotage réussi de l’atterrissage



2012. Plus que 5 ans avant la fin du chantier. RTE se préoccupe dès cette date du bon achèvement du programme dans les délais et les coûts, sur la base d’un suivi fin des projets menés dans chaque région. Pour une centaine d’entre eux, une analyse des risques et des enjeux alerte les équipes sur le possible non-respect des échéances fixées. En cause ? Les difficultés d’obtention des consignations ou d’éventuelles autorisations administratives, des retards pris dans les études… Ces risques sont évalués au regard des enjeux liés au non traitement de surplombs de voies de communication ou de zones d’habitation, ou au défaut d’alimentation de clients. Copilotées de manière serrée par l’échelon national et par les régions concernées, des solutions sur mesure sont identifiées et décidées. Pilotage fin de ces projets à risque, vision globale de la dernière phase de la politique de sécurisation mécanique, relation étroite avec le contrôle de gestion… la méthode permet à RTE de tenir ses engagements. Comme en témoignent les chiffres figurant dans les bilans transmis annuellement à la tutelle ainsi qu’à la Commission de régulation de l’énergie.








chronique des montants réalisés en m€2017



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